"Ce dernier vendredi estival restera longtemps dans les mémoires des spectateurs. Il n’y avait qu’à voir comment, à l’issue du concert de Paul Lay, la salle s’est levée comme un seul homme, applaudissant à tout rompre, pour comprendre qu’il s’était passé là quelque chose de fort. Il faut dire que le projet de Paul Lay, en trio avec le contrebassiste Simon Tailleu et, surtout, la chanteuse Isabel Sörling, est superbe. Surtout car c’est elle qui est en avant, figure de proue de ce navire aux lignes délicates. Le projet est un répertoire monté à l’occasion des 100 ans du jazz avec des reprises de chansons populaires américaines depuis la guerre de Sécession jusqu’aux années 1960. Dans le théâtre, on goûte chacune d’elles avec délices. Bien entendu, quand les musiciens se retirent, le public, debout, tonne, siffle, en redemande. On ne redescend pas comme ça d’une aussi belle poésie. Le bis sera une reprise de « Ain’t got no », revisitée maintes et maintes fois et dont la version originale, en l’occurrence celle de Nina Simone, reste l’étalon-mètre. Celle du trio est impressionnante et, sur ce morceau comme sur les autres, la prestation d’Isabel Sörling abasourdissante. Le public en redemande une fois encore, fort, très fort même. » Citizen jazz